L’Edito de Cathy Malfois : « Final four : Prague champion d’Europe, les clés de la victoire ! »
0Nous avons certainement été nombreux et nombreuses à nous fourvoyer en anticipant une victoire d’Ekaterinburg et de sa pléiade de stars en finale de l’Euroligue féminine !
Nous avons été nombreux et nombreuses aussi sans doute à nous réjouir du magnifique sacre de Prague.

Laia, Jana et Sonja tout sourire (fiba.com)
Comment expliquer cette issue inattendue ? Quelques éléments de réponse.
1/ Le public chaud bouillant de la « Sportovni Hala Kralovka » a soutenu son équipe fétiche tout au long de la rencontre, c’était un atout non négligeable.
2/ Natalia Hejkova a préparé cette finale de main de maître (maîtresse!) et démontré si besoin était qu’elle était une super grande coach.
3/ La défense praguoise a étouffé les ardeurs russes : seules Candace Parker – 27 points, 14 rebonds et Sandrine Gruda – 19 points, 9 rebonds et à un degré moindre Alba Torrens ont justifié leur réputation. Toutes les autres ont flanché, en particulier Nolan et Toliver, les deux autres américaines, respectivement 2 et 4 points et quelques tirs de frustration qui ne s’imposaient pas vraiment. On n’a jamais retrouvé le jeu rapide d‘Ekaterinburg (4 points sur contre attaque ) et l’adresse à 3 points a été calamiteuse – 1 tir réussi sur 16 tentés, une horreur ! L’absence de Diana Taurasi s’est faite sentir !
4/Derrière leur défense, les joueuses de Prague ont été plus en verve : 22 points marqués sur jeu rapide, une adresse extérieure plus que correcte – 50% dont un joli 5 sur 9 derrière la ligne à 3 points.
5/ Tous les clignotants étaient au vert côté tchèque : les 5 joueuses majeures sont restées plus de 35 minutes sur le terrain et elles ont toutes évolué à leur niveau, voire un ton au-dessus :
- les deux guards ont joué ensemble pratiquement toute la rencontre . Laia Palau et Danielle Robinson, dans un style différent, ont complètement déstabilisé l’équipe adverse: Palau par sa lecture du jeu et sa maîtrise du tempo – 4 interceptions et encore 6 passes à son actif (elle m’a encore bluffée !); Robinson par son agressivité défensive et offensive et par sa vitesse – 24 points et 6 fautes provoquées.
- Sonja Petrovic, en délicatesse avec son shoot en début de rencontre, a retrouvé la mire aux moments clés (2 tirs longue distance quand les russes commençaient à effectuer un léger rapproché) et a montré tout son talent.
- Jana Vesela a été précieuse et a fait preuve comme toujours d’une grande abnégation.
- Que dire de Kia Vaughn ! Elle a totalement rivalisé avec ses adversaires du jour, (Parker, Gruda), offensivement ou par son impact physique– 18 points, 12 rebonds, pour d’ailleurs être élue MVP du Final Four avec deux double double à son actif.

Kia Vaughn devant Alaba Torrens (fiba.com)
Voilà ! Ekaterinburg s’est planté pour la seconde année consécutive. Même si les russes, à la faveur des fautes volontaires, sont revenues de 68/60 à 26 secondes de la fin à 68/70, il n’y a rien à redire à cette victoire des Tchèques. Elles ont quasiment mené au score toute la rencontre et elles ont apporté la démonstration, une fois de plus, qu’aucun match n’est jamais gagné d’avance.
J’ai une pensée tout particulière pour mon amie Blanka, une ancienne praguoise, qui doit être superbement heureuse de ce résultat.
A noter l’excellent arbitrage des trios exclusivement féminins de ce tournoi.