Euro Women 2015 | La Serbie en or, la France en larmes
0Finale tant attendue entre un pays novice à ce stade et un autre avec un goût de revanche deux ans près la défaite cruelle d’un point en finale à domicile, ce Serbie-France promettait beaucoup. Sur chaque banc, un duel entre les coachs féminines de cet Euro, habituées le reste de la saison aux joutes de la LFB, Marina Maljkovic d’un côté et Valérie Garnier de l’autre. Bref, un blockbuster et un dénouement haletant.

La Serbie est championne d’Europe pour la première fois de son histoire !
Comme face à l’Espagne, les Bleues débutaient leur match tambour battant avec cette fois-ci une Diandra Tchatchouang (15 pts à 6/6, 5 reb) en fer de lance de l’attaque tricolore. Très en jambes, l’ailière berruyère sortait toute sa panoplie offensive et la France prenait un premier avantage non négligeable (9-3, 3′). Mais les serbes trouvaient la solution à l’extérieur et enquillaient les paniers au large. Sonia Petrovic (22 pts à 9/15, 7 reb) commençait son festival de loin et les serbes revenaient sur nos baskets avant que la rentrée d’Olivia Epoupa (5 pts) ne fasse du bien et ne permette à la France de finir le premier quart-temps avec 7 longueurs d’avance (22-15, 10′). Dans la foulée, Danielle Page (12 pts, 8 reb) et Ana Dabovic (25 pts à 8/12) donnaient des motifs d’espoir aux serbes, plus sérieuses en défense, et dynamiques en attaque. Le mouvement, c’est justement ce qui manquait aux Bleues pour terminer la 1ère période puisque l’attaque se montrait trop statique après avoir mis la balle à l’intérieur et les turnovers (14 au total) se multipliaient. Preuve de cette fin de première mi-temps calamiteuse, la France ne marquait pas un seul point des 197 dernières secondes et laissait l’avantage à son adversaire juste avant de rentrer aux vestiaires sur un 8-0 serbe (32-33, 20′).
En deuxième mi-temps, la donne ne changeait pas beaucoup et les joueuses de Marina Maljkovic proposaient un jeu plus efficace, tandis que Valérie Garnier continuait à effectuer des rotations plutôt rapides et ouvrir son banc. Isabelle Yacoubou (11 pts, 6 reb) se démenait face à ses homologues serbes et empêchait que l’écart ne croisse trop rapidement mais le duo Petrovic – A. Dabovic faisait le travail (38-45, 20′). Ce fût alors à Céline Dumerc (13 pts, 5 pad) de prendre ses responsabilités en drivant deux fois dans la défense très large regroupée des serbes. Sandrine Gruda (16 pts, 5 reb) plus discrète qu’à l’accoutumée rentrait un shoot LeBronesque et la France restait dans le match à l’aube du dernier quart-temps (49-53, 30′). Revenues sur les talons serbes, les tricolores commettaient de nouveau des erreurs déterminantes, comme la faute antisportive d’Epoupa ou une remise en jeu serbe (avec une seconde à jouer) qui terminait en panier sous le cercle de Dabovic… Le match venait sûrement de tourner définitivement à ce moment. Malgré le coup de poker de Valérie Garnier qui comptait sur l’envergure de Cata-Chitiga pour gêner les serbes – ce qu’elle fit à merveille, mais trop tard – la Serbie s’éloignait inexorablement au score et s’offrait son premier titre européen de l’histoire (76-68). Marina Maljkovic pouvait avoir le sourire, elle a fait mieux que son illustre père, Bozidar et envoyé la Serbie sur le toit du Vieux Continent. Pour la France, ce sont de nouveaux regrets qui jaillissent malgré un beau tournoi et une médaille d’argent, la troisième consécutive (après JO 2012 et Euro 2013). Avec cette défaite, la France s’impose également le TQO pour aller à Rio en août 2016. Définitivement, l’argent ne fait pas le bonheur.